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La Conférence d’十博官网在线 sur les soins de santé a pris avantage de la situation en bord de mer à Halifax (N.-É.) pour donner aux travailleuses et aux travailleurs du secteur de la santé le temps de respirer, de partager leurs expériences et de discuter des enjeux communs.
Plus de 160 personnes provenant d’unités de soins de santé de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse se sont réunies pour représenter les infirmières et infirmiers, le personnel paramédical, les assistantes et assistants en soins continus (ASC) et les préposées et préposés aux services de soutien à la personne, les technologues de laboratoire médical, le personnel administratif et d’entretien, le personnel des services alimentaires, les membres des équipes sanitaires et bien d’autres encore.
La directrice régionale de l’Atlantique, Jennifer Murray, a souhaité la bienvenue sur la côte Est à toutes les personnes présentes et a rappelé quelques-unes des grandes négociations menées par le syndicat en Nouvelle-Écosse. Arborant son t-shirt 十博官网在线 « End the Stigma, Mental Health Matters » (Fin à la stigmatisation, la santé mentale ça compte), Mme Murray a demandé aux travailleuses et travailleurs de la santé de prendre également soin d’eux.
« Les employeurs ont tout autant la responsabilité de protéger votre bien-être mental que votre bien-être physique et nous savons qu’ils ne sont pas à la hauteur, voire parfois très loin de l’être, a indiqué Mme Murray. Nous poursuivons notre combat pour que de meilleures protections soient inscrites dans vos conventions collectives et pour que la législation soit améliorée, afin que ces normes plus élevées deviennent le nouveau strict minimum. »
La présidente nationale Lana Payne, prenant quelques minutes en plein cœur d’intenses négociations avec GM, a fait part de son profond respect pour les travailleuses et travailleurs de la santé, et a souligné le ferme engagement du syndicat à protéger les soins de santé publics et à pousser les gouvernements à écouter les travailleuses et travailleurs de la santé.
« Tout au long de cette crise humanitaire, vous avez travaillé dur - chaque jour, et pour beaucoup d’entre vous pendant des semaines - et cette période a été épouvantable pour vous », a déclaré Mme Payne.
« Nous savons que souvent, lorsqu’une crise survient, elle en entraîne une autre. Les travailleuses et travailleurs du secteur de la santé ont été victimes d’épuisement professionnel et, bien entendu, de niveaux de violence et de harcèlement sur leur lieu de travail sans commune mesure avec d’autres secteurs. Nous devons interroger nos gouvernements sur ce qu’ils font pour renforcer les soins de santé publics et pour appliquer la Loi canadienne sur la santé. »
Mme Payne a rappelé aux participantes et aux participants que le Canada demeure un pays très riche et que nous ne devrions pas recourir à la privatisation comme solution à nos problèmes actuels.
« Ceux d’entre vous qui travaillent dans des établissements privés de soins de longue durée savent que c’est un défi quotidien, a-t-elle ajouté. Ne serions-nous pas beaucoup mieux lotis si, dans le cadre d’un système public, tous avaient un travail décent et étaient en mesure de fournir à leurs patients les soins qu’ils méritent? »
La principale demande des travailleuses et des travailleurs, qui s’est exprimée dans de nombreuses conversations, est d’être soutenus dans la prestation des soins.
Les ambulanciers paramédicaux desservices ambulanciers aériens d’Ornge en Ontario travaillent dans des espaces confinés, soulèvent des équipements lourds conçus pour des besoins médicaux moins aigus et moins complexes, tout en devant composer avec la complexité des déplacements aériens et travailler dans des régions éloignées par toutes sortes de conditions météorologiques.
« Nous rencontrons les mêmes problèmes que nos confrères et consœurs des autres secteurs de la santé, a déclaré Marhi Powell, ambulancier d’Ornge. Nous avons besoin d’un soutien solide en matière de santé mentale. Les paramédicaux savent ce dans quoi ils s’engagent, mais cela ne les empêche pas d’avoir besoin d’aide pour mener à bien leur mission. »
Mme Powell se réjouit des progrès réalisés grâce à la négociation collective, comme l’augmentation des prestations pour la santé mentale, qui sont passées de 500 à 5 000 dollars.
« C’est une nette amélioration, car 500 dollars n’apportent pas grand-chose en termes de soutien », a-t-elle déclaré.
Dans certains cas, ce qui est nécessaire pour soutenir la santé mentale, c’est de reconnaître le stress, les traumatismes et les épreuves subis en se rapprochant d’autres travailleuses et travailleurs de la santé et des secouristes.
Il y a neuf ans, voilà ce qui a incité Shaun Taylor et Jill Foster, membres d’十博官网在线 et ambulanciers actifs, à lancer sur les médias sociaux une campagne de soutien aux premiers intervenants souffrant de troubles de stress post-traumatique (TSPT), qui s’est depuis transformée en un mouvement mondial.
« Nous avons commencé par partager des photos de nous brandissant une affiche disant « I’ve Got Your Back 911 » (J’assure tes arrières, 911) pour montrer aux autres secouristes qu’ils n’étaient pas seuls, a déclaré Shaun. Le phénomène a commencé à prendre de l’ampleur et, avant même que nous nous en rendions compte, nous recevions des photos des quatre coins du monde - de la police, du personnel paramédical, de la Gendarmerie royale du Canada, de l’armée, et j’en passe. »
Aujourd'hui, I’ve Got Your Back 911 a une boutique de détail à London, en Ontario, qui expédie des marchandises dans le monde entier et accueille les gens dans un espace sûr.
« Les gens comprennent qu’il s'agit d’un endroit sûr où ils peuvent venir et parler, a-t-il expliqué. Avant, Jill et moi imprimions des t-shirts dans le salon, et étions excités quand il y avait une dizaine de paquets à envoyer dans la semaine. Aujourd'hui, nous expédions entre 1 000 et 1 500 paquets par mois depuis notre boutique. »
La popularité de leur campagne montre à quel point le besoin d’une communauté qui comprenne ce qu’il en coûte de travailler en tant que premier intervenant est grand.
Mais au-delà des messages encourageants sur les réseaux sociaux, I’ve Got Your Back 911 jumelle aussi des premiers intervenants méritants avec des chiens de thérapie entraînés, crée une communauté, recueille des fonds grâce à un tournoi de golf annuel et plaide en faveur d’une législation qui prenne mieux en compte les réalités du travail de ce secteur d’activité.
« Pour nous, le grand jour a été le 5 avril 2016, date à laquelle la Loi d’appui aux premiers intervenants a été adoptée, a précisé M. Taylor, faisant référence à la loi de l’Ontario. Auparavant, chaque fois qu’un premier intervenant était diagnostiqué comme souffrant d’un trouble de stress post-traumatique, il devait prouver spécifiquement au cours de quel appel le trouble était survenu. C’est ridicule, si vous demandez à n’importe quel secouriste. »
« Avec cette loi, il est désormais présumé que le syndrome de stress post-traumatique est causé par votre travail en tant que secouriste. Cela facilite l’accès à l’aide et aux soutiens appropriés et c’est une grande victoire pour nous tous. »
Les membres d’十博官网在线 ont été tellement émus par l’histoire de I’ve Got Your Back 911 que les conseils, les sections locales et le syndicat national ont collaboré pour faire un don de 60 000 dollars à l’organisation.
Le secrétaire-trésorier national, Len Poirier, a remis à M. Taylor et à Tara, son épouse, un chèque destiné à renforcer l’aide et la guérison apportées aux valeureux premiers intervenants.
Au cours de cette conférence de trois jours, une séance interactive sur le recrutement entre membres, un échange de questions-réponses sur l’obligation d’accommodement et des mises à jour sur les enet les problèmes actuels du secteur ont été organisés par le Service de la recherche et le Service de la mobilisation des membres et de l’action politique du syndicat.
Les travailleuses et travailleurs de la santé présents ont aussi eu un moment de répit en se rendant sur le front de mer d’Halifax et en montant à bord du Harbour Queen pour une visite du port.
« En grande partie, le travail que nous effectuons dans le domaine des soins de santé consiste à s’assurer que des lois adéquates, une législation adéquate et des normes de soins adéquates soient appliquées », a déclaré Mme Payne.
« Tout cela signifie qu’il ne nous suffit pas de négocier des conventions collectives dans le domaine des soins de santé - nous devons faire beaucoup plus.
Et c’est ce que nous allons faire. »
